Donc l'oeuvre moderne part exactement du point de vue opposé à l'oeuvre académiques. II - La mimesis. Il y a des hommes qui savent imiter les trilles du rossignol, et Kant a dit à ce propos que, dès que nous nous apercevons que c'est un homme qui chante ainsi, et non un rossignol, nous trouvons ce chant insipide. Mais le hasard doit exister, pour expliquer les choses qui arrivent rarement. Tout autre application n'est que destructive. L’art ne peut égaler la nature. Comme ces quatre causes contraignent l’artisan – produire un objet lui demande d’ordonner la matière et la forme selon la fonction qu’il veut lui attribuer – il doit obéir aux « règles de l’art ». L'art remplit le même rôle par rapport au temps et, ici encore, il agit en idéalisant. Ces gens dépourvus de l'invention de leurs prédécesseurs ont cru être plus forts en imitant - c'est faux. Il peut toutefois entrer en lutte avec la nature. Quelquefois, ces rapports ne sont que décoratifs lorsqu'ils sont abstraits. "C'est un vieux précepte que l'art doit imiter la nature ; on le trouve déjà chez Aristote. S'il en était vraiment ainsi, l'esthétique, comprise uniquement comme science du beau artistique, laisserait en dehors de sa compétence une grande partie ou domaine artistique. Au contraire, l'art consiste à inventer et non à copier. « « L’art (humain) imite la nature, ê tekhnê mimeitai tên phusin » (Phys, 194 a 21) : comprendre que l’œuvre de l’homme supplée aux défaillances de la nature, il parfait ce qui demeurait inachevé, il porte dans la plénitude de sa forme ce qui sommeillait en puissance dans la matière. Pour le philosophe, que l’homme soit le seul animal à disposer d’un instrument prolongeant sa raison est bien au contraire la marque d’une certaine perfection. "Le contenu peut être tout à fait indifférent et ne présenter pour nous, dans la vie ordinaire, en dehors de sa représentation artistique, qu'un intérêt momentané. I, Section II, §. L'esprit étant supérieur à la nature, sa supériorité se communique également à ses produits et, par conséquent, à l'art. D'après cette conception, le but essentiel de l'art consisterait dans l'imitation, autrement dit dans la reproduction habile d'objets tels qu'ils existent dans la nature, et la nécessité d'une pareille reproduction faite en conformité avec la nature serait une source de plaisirs. >> La condition de l’homme moderne selon Hannah Arendt sur un post-it. ", Prépas scientifiques - La force de vivre. C'est à cela qu'on pense quand on dit que les productions de la nature sont supérieures à celles de l'esprit. Celui de s'éprouver lui-même, de montrer son habileté et de se réjouir d'avoir fabriqué quelque chose ayant une apparence naturelle. D'une façon générale, la joie que procure une imitation réussie ne peut être qu'une joie très relative, car dans l'imitation de la nature, le contenu, la matière sont des données qu'on n'a que la peine d'utiliser. • Si non relèvent-elles de l'art ? C'est ainsi que Zeuxis peignait des raisins qui avaient une apparence tellement naturelle que les pigeons s'y trompaient et venaient les picorer, et Praxeas peignit un rideau qui trompa un homme, le peintre lui-même. On est dans l'erreur, si l'on s'imagine que, le produit de l'intensité de l'action multipliée par le temps de l'application étant le même, le résultat sera le même. fr. Son disciple Aristote ne s’écarte guère de cette conception. L'art doit-il imiter la nature ?, Cours Philosophie, Maxicours. Mais, en considérant ainsi le Soleil du point de vue de sa nécessité et du rôle nécessaire qu'il joue dans l'ensemble de la nature, nous perdons de vue sa beauté, nous en faisons pour ainsi dire abstraction, pour ne tenir compte que de sa nécessaire existence. Ce n'est pas parce que ces artistes du XVIe siècle ont imité les formes humaines qu'ils sont supérieurs aux Hautes Époques égyptienne, chaldéenne, indochinoise, romane, gothique qui, elles, interprétaient la forme, la stylisaient, mais ne l'imitaient pas. Ce sont ces trois forces qui doivent régir l'oeuvre d'art. Pour Aristote, cette fonction doit se comprendre dans le cadre des quatre causes de l’objet : sa cause matérielle (la matière dans laquelle il est fait), la cause formelle (la forme qui va lui être donnée), la cause finale (ce à quoi il va servir) et la cause efficiente (l’artisan qui le travaille). Tout ce qui vient de l'esprit est supérieur à ce qui existe dans la nature. Quelquefois, ces rapports ne sont que décoratifs lorsqu'ils sont abstraits. De plus, créer et interpréter par l’art est dans la nature de l’Homme. En examinant de près le contenu du beau naturel, le Soleil, par exemple, on constate qu'il constitue un moment absolu, essentiel, dans l'existence, dans l'organisation de la nature, tandis qu'une mauvaise idée est quelque chose de passager et de fugitif. Capable même de fabriquer des outils artificiels sur lesquels elle peut se délester de certaines tâches, elle est en fait un instrument d’instruments. La technique est liée au rôle prépondérant à la main. … « L’art ou bien exécute ce que la nature est impuissante à effectuer ou bien il l’imite. Pour Aristote, la caractéristique de l'art n'est pas l'invention ni la création mais la reproduction. La Renaissance italienne est une époque de décadence artistique. Il considère que l’artiste doit s’employer à imiter les beautés naturelles de la façon la plus fidèle possible. Mais il veut plutôt dire que l’art imite la façon dont la nature procède, comme l’indique le texte de la Physique (livre 2) : « Si les choses naturelles n’étaient pas produites par la nature seulement, mais aussi par l’art, L’art et l’imitation de la nature chez Aristote. S. Jankélévitch, éd. Quel but l'homme poursuit-il en imitant la nature ? Donc l'oeuvre moderne part exactement du point de vue opposé à l'oeuvre académiques. La vie plastique, le tableau est fait de rapports harmonieux de volumes, de lignes, de couleurs. >> La technique selon Jacques Ellul sur un post-it. [...], On peut dire d'une façon générale qu'en voulant rivaliser avec la nature par l'imitation, l'art restera toujours au-dessous de la nature et pourra être comparé à un ver faisant des efforts pour égaler un éléphant. Tout outil technique, un navire par exemple ou, plus particulièrement, un instrument scientifique doit lui procurer plus de joie, parce que c'est sa propre uvre, et non une imitation. Le plus mauvais outil technique a plus de valeur à ses yeux ; il peut être fier d'avoir inventé le marteau, le clou, parce que ce sont des inventions originales, et non imitées. "Cette fameuse question du sujet, de limitation de la nature domine toute la question plastique et crée l'inquiétude des gens non initiés. Le plus mauvais outil technique a plus de valeur à ses yeux ; il peut être fier d'avoir inventé le marteau, le clou, parce que ce sont des inventions originales, et non imitées. L'esprit étant supérieur à la nature, sa supériorité se communique également à ses produits et, par conséquent, à l'art. On peut dire d'une façon générale qu'en voulant rivaliser avec la nature par l'imitation, l'art restera toujours au-dessous de la nature et pourra être comparé à un ver faisant des efforts pour égaler un éléphant. La plus mauvaise idée qui traverse l'esprit d'un homme est meilleure et plus élevée que la plus grande production de la nature, et cela justement parce qu'elle participe de l'esprit et que le spirituel est supérieur au naturel. Aperçu du corrigé : Pensez-vous que, selon la formule d'Aristote, l'art soit "imitation de la nature" ? C'est pourquoi le beau artistique est supérieur au beau naturel. Diderot, Pensées sur l'interprétation de la nature, 1754, § XXXVII, GF, 2005, p. 88-89. « L’art est une abstraction, c’est le moyen de monter vers Dieu en faisant comme notre divin Maître, créer » disait Paul … Il peut toutefois entrer en lutte avec la nature. « Ce n’est pas, affirme-t-il, parce qu’il a des mains que l’homme est le plus intelligent des êtres, mais parce qu’il est le plus intelligent des êtres qu’il a des mains. Mais ils sont subordonnés aux trois éléments essentiels cités plus haut. La technique témoigne de la supériorité de l’homme. Velours, éclats de métaux, lumière, chevaux, soldats, vieilles femmes, paysans répandant autour d'eux la fumée de leurs pipes, le vin brillant dans des verres transparents, gars en vestes sales jouant aux cartes, tous ces sujets et des centaines d'autres qui, dans la vie courante, nous intéressent à peine, car nous-mêmes, lorsque nous jouons aux cartes ou lorsque nous buvons et bavardons de choses et d'autres, y trouvons des intérêts tout à fait différents, défilent devant nos yeux lorsque nous regardons ces tableaux. C'est la première fois que nous nous rendons dans une université française et votre invitation nous a enchantés, touchés et honorés : ce sont des moments vraiment très agréables que nous passons. HEGEL. L'imitation n'est-elle pas, elle-même, une forme de production ou de genèse ?La réponse de Aristote En l'imitant, l'art parachève la nature" L'art, dans certains cas parachève ce que la nature n'a pas la puissance d'accomplir, dans d'autres cas il imite la nature. Un homme s'étant vanté de pouvoir lancer des lentilles à travers un petit orifice, Alexandre, devant lequel il exécuta son tour de force, lui fit offrir quelques boisseaux de lentilles ; et avec raison, car cet homme avait acquis une adresse non seulement inutile, mais dépourvue de toute signification. Lart Imite La Nature Aristote Page 1 sur 1 - Environ 2 essais dissertation 10594 mots | 43 pages romancier met laccent sur lhistoire telle quelle aurait pu tre possible. Cette définition assigne à l'art un but purement formel, celui de refaire une seconde fois, avec les moyens dont l'homme dispose, ce qui existe dans le monde extérieur, et tel qu'il y existe. Je te donne une méthode. ». Plutôt que comme une erreur de la nature, le monstre est défini par Aristote comme un manquement à la finalité. Catégorie : Pour Aristote, au contraire, le propre de l'art est bien d'imiter la nature, mais l'intention de l'artiste n'est pas, alors, d'atteindre le vrai, lequel n'est pas objet de l'art mais celui de la science. Au contraire, l'art consiste à inventer et non à copier. Le chant du rossignol nous réjouit naturellement, parce que nous entendons un animal, dans son inconscience naturelle, émettre des sons qui ressemblent à l'expression de sentiments humains. « L’art achève ce que la nature n’a pu mener à bien » (Phys., II, 8, 199 a 15-17) . I - La place de l’art dans les activités humaines. Dans la République, Socrate évoque Homère capable, par son habileté de prendre toutes les formes et de toutes les imiter Cependant, cette habileté est dépréciée par Platon car l'artiste ne saisit pas l'essence de la nature mais seulement ses apparences sensibles. Ainsi, une règle technique sert à guider l’artisan dans le sens où elle lui dit comment travailler telle matière, quelle forme lui donner, s’il a pour but d’en faire tel objet. Champs Flammarion, p. 34-37. "Les productions de l'art seront communes, imparfaites et faibles, tant qu'on ne se proposera pas une imitation plus rigoureuse de la nature. Maxicours vous propose de decouvrir un extrait de quelques cours de Philosophie.Pour proposer un accompagnement scolaire de qualite en Philosophie, toutes nos ressources pédagogiques ont été conçues spécifiquement pour Internet par des enseignants de l'Education nationale en collaboration avec notre équipe éditoriale. Grâce à cette idéalité, l'art imprime une valeur à des objets insignifiants en soi et que, malgré leur insignifiance, il fixe pour lui en en faisant son but et en attirant notre attention sur des choses qui, sans lui, nous échappaient complètement. Il y a des portraits dont on dit assez spirituellement qu'ils sont ressemblants jusqu'à la nausée. L’art est vu sous l’angle de l’acte créateur de vérité. Par suite, l'état ordinaire d'une mauvaise nature est un état mauvais, de même que l'état ordinaire d'une bonne nature est un bon état. Clarification des termes • Exercice 1 : comparer ces activités • Regarder la constellation : elle met en scène la polysémie du mot art (...) • A. Clarifier le concept d'imitation • I. L'art copie-t-il ? Ce qui nous réjouit donc ici c'est l'imitation de l'humain par la nature.". L'art doit être libre dans son invention, il doit nous enlever à la réalité trop présente. Quel but l'homme poursuit-il en imitant la nature ? Mais si des objets entrent dans la composition - objets rares qui ont une valeur plastique réelle - on obtient des tableaux qui ont autant de variété, de profondeur qu'avec un sujet d'imitation. Aristote la conçoit plus précisément comme l’ensemble des règles permettant d’ordonner les causes dans un art donné : « […] puisqu’il n’existe aucun art, raisonne-t-il, qui ne soit une disposition à produire accompagnée de règle, ni aucune disposition de ce genre qui ne soit un art, il y aura identité entre art et disposition à produire accompagnée de règle exacte » (Les parties des animaux). [...] Mais cette joie et cette admiration de soi-même ne tardent pas à tourner en ennui et mécontentement, et cela d'autant plus vite et plus facilement que l'imitation reproduit plus fidèlement le modèle naturel. On connaît plus d'une de ces histoires d'illusions créées par l'art. Ce lien essentiel entre l’intelligence humaine et la main signifie que la technique et les outils ne sont qu’un déploiement de la nature de l’homme. Hegel, Esthétique, Introduction : Chap. Toute toile, même non représentative, qui procède des rapports harmonieux des trois forces : couleur, valeur, dessin, est oeuvre d'art. Nous y voyons un simple artifice, non une libre production de la nature ou une uvre d'art. La technique se définit par rapport à des règles. Que ne tirerions-nous pas du mélange de certaines substances dont nous n'obtenons que des composés très imparfaits, si nous procédions d'une manière analogue à celle de la nature. Hegel refuse de penser l’art sous l’idée de mimesis. Pour saluer Jean Beaufrct, Paris. La technique est liée au rôle prépondérant à la main. La deuxième question est de savoir si l'art doit imiter la nature.C'est ce qu'affirme Aristote, dans sa Poétique, livre IV : « nousprenons plaisir à contempler les images les plus exactes des chosesdont la vue nous est pénible dans la réalité, comme les formesd'animaux les plus méprisés et des cadavres ». fr. Or, le beau artistique n'est engendré que par l'esprit, et c'est en tant que produit de l'esprit qu'il est supérieur à la nature.". Cependant affirmer que l’homme ne peut qu’imiter la nature, … La plus mauvaise idée qui traverse l'esprit d'un homme est meilleure et plus élevée que la plus grande production de la nature, et cela justement parce qu'elle participe de l'esprit et que le spirituel est supérieur au naturel. 1,tr. S. Jankélévitch. C'est ainsi, par exemple, que la peinture hollandaise a su recréer les apparences fugitives de la nature et en tirer mille et mille effets. [
] Partant du principe que la nature ne fait pas les choses en vain, Aristote en déduit que c’est l’intelligence qui aurait donné naissance à la main (alors que la paléontologie moderne avance que c’est la libération de la main par la bipédie qui aurait développé le cerveau). L'homme a le génie de l'imitation. Il rend durable ce qui, à l'état naturel, n'est que fugitif et passager ; qu'il s'agisse d'un sourire instantané, d'une rapide contraction sarcastique de la bouche, ou de manifestations à peine perceptibles de la vie spirituelle de l'homme, ainsi que d'accidents et d'événements qui vont et viennent, qui sont là pendant un moment pour être oubliés aussitôt, tout cela l'art l'arrache à l'existence périssable et évanescente, se montrant en cela encore supérieur à la nature.". Champs Flammarion, p. 220 et 221. [...] Mais cette joie et cette admiration de soi-même ne tardent pas à tourner en ennui et mécontentement, et cela d'autant plus vite et plus facilement que l'imitation reproduit plus fidèlement le modèle naturel. Mais ils sont subordonnés aux trois éléments essentiels cités plus haut. Consacrée à ce que l’homme crée, ce qui est du domaine de l’utile et de l’agrément, elle demande de la pratique, car son acquisition dépend d’habitudes. "Le contenu peut être tout à fait indifférent et ne présenter pour nous, dans la vie ordinaire, en dehors de sa représentation artistique, qu'un intérêt momentané. Ce qui nous réjouit donc ici c'est l'imitation de l'humain par la nature.". La vie plastique, le tableau est fait de rapports harmonieux de volumes, de lignes, de couleurs. L'artiste doit donc chercher à reproduire ce qu'il voit naturellement. On dit en effet que ce sont des uvres divines. On peut en dire autant de toute adresse dont on fait preuve dans l'imitation de la nature. » — Aristote En entrant en rivalité avec la Nature, on se livre à un artifice sans valeur. Par conséquent l’homme, quand il crée son œuvre d’art (son idéal esthétique), ne peut que prendre cette nature pour modèle, ou tout au moins s’en inspirer, ceci est tout simplement le principe même de l’imitation.