{O39} THEUREAU J. Les constructivistes, les constructionnistes et les constructionnalistes vivent dans des milieux intellectuels différents. Nous nous comportons « comme si » le monde correspondait à nos modèles. Une première approche, très interactionniste, caractéristique d’auteurs européens tels que Perret-Clermont, Gilly, Doise et Mugny, s’attache à étudier les interactions socio-cognitives à la lumière du constructivisme Piagétien. « Ma main se sent touchée aussi bien qu’elle touche. » C'est en cela que tous ces constructivismes logent dans la « maison de Kant[7] », qui fut, toujours selon Ian Hacking, le « grand pionnier de la construction[8] », et dont tous les constructivismes, « y compris le constructionnisme social, semblent dériver[9] ». Jean Piaget[27] proposait de définir l’épistémologie « en première approximation comme l’étude de la constitution des connaissances valables », dénomination qui, selon Le Moigne, permet de poser les trois grandes questions : Pour répondre à cette question, Jean-Louis Le Moigne pose deux hypothèses : d'une part une hypothèse phénoménologique, selon laquelle l’objet ou le phénomène à connaître est inséparable du sujet connaissant; d'autre part une hypothèse téléologique (la téléologie étudie les systèmes de finalisation), qui se rapporte au but qui motive toujours le sujet connaissant. On ne peut pas parler de la connaissance comme d'une architecture avec une pierre de base sur laquelle on construirait une connaissance vraie, mais on peut lancer des thèmes qui vont s'entre-nouer d'eux-mêmes, « Le point de vue dominant aujourd'hui : le constructivisme », « représentations de l'économie font partie de l'économie ». Il se réfère également à Herbert A. Simon qui « proposera d'appeler "procédurales" ces formes de la rationalité exprimant les "délibérations" de l'esprit développant consciemment ces "interactions moyens–fins–moyens–fins […]" qui caractérisent la dialectique récursive, la pensée des moyens de la fin devenant le moyen de repenser les fins ».[réf. 2. tradition utilitariste-rationaliste: les êtr… Mais comme le philosophe wittgensteinien Gavin Kitching. Il importe également de souligner que, en enseignement et en apprentissage, le paradigme construc- Le dogme d'un déterminisme universel s'est effondré. 1993 . Le paradigme constructiviste : L a connaissance ne se reçoit pas, elle se construit L’apprentissage est une activité de traitement de l’information Les principes relatifs au traitement de l’information dépendent de la nature et des lieux de l’apprentissage L‘élève ne pouvant photocopier l’ensemble des nécessaire] Si chaque sujet a son point de vue, alors comment produire une connaissance ? Un certain nombre de critiques ont été formulées à l’encontre du constructivisme social et, en filigrane, de l'épistémologie constructiviste. À la suite de Kant, l'épistémologie constructiviste voit la réalité objective, le réel en soi comme une limite impossible à atteindre. Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. Parmi les participants aux Conférences Macy on peut citer Norbert Wiener (1894–1964), un des fondateurs de la cybernétique, et son texte « Behavior, purpose and teleology » (1943), qui réhabilite la notion de finalité à travers la téléonomie ; Gregory Bateson (1904–1980) et son ouvrage de référence Vers une écologie de l'esprit, 1972 ; Heinz von Foerster (1911–2002) qui, invité par Jean Piaget au Symposium d'épistémologie génétique de 1976 à Genève, présenta « Objects: takens for (Eigen-) behaviour », texte qui allait devenir une référence pour le constructivisme. Les constructivistes prétendent souvent que le constructivisme libère parce que : « Même si le constructivisme social devait être vrai, il n'y a rien de particulièrement libérateur à savoir que les entités sont des constructions sociales. Les détracteurs du constructivisme rappellent alors cet axiome de logique : « si une proposition est à la fois vraie et non vraie, elle est non vraie » ; donc selon les principes mêmes du constructivisme social, celui-ci est faux. nécessaire]. Si c’est le cas, il est impossible de juger, en les comparant, des déclarations effectuées selon chacune de ces visions du monde. Rien ne va de soi. Le constructivisme devient progressivement un des fondements de l'approche de Palo-Alto, comme en témoigne la publication en 1981 de L'invention de la réalité, Contributions au constructivisme sous la direction de Paul Watzlawick, qui comprend des contributions de von Foerster et von Glasersfeld. Ce courant est notamment à l'origine de la thérapie familiale et de la thérapie brève. Selon Boulet (1999), le paradigme constructiviste est en quelque sorte une extension de la perspective cognitiviste en ce sens qu'il y plonge profondément ses racines. C'est souvent à partir de disciplines scientifiques spécifiques que s'est développé l'épistémologie. Le principe de récursion organisationnelle va au-delà du principe de la rétroaction (feed-back) ; il dépasse la notion de régulation pour celle d'autoproduction et auto-organisation. Pour Jean-Louis Le Moigne[32], « la raison humaine "a plus d'un tour dans son sac" (Les ruses de la raison) : tirant parti de la complexité des représentations symboliques (en particulier discursive) qu'elle sait construire, elle saura produire des inférences plausibles par lesquelles elle donnera sens ou intelligibilité aux phénomènes qu'elle cherche à interpréter ». Il tente de clarifier le plus possible ces termes en traitant de l’essentiel et en mettant l’accent sur ce qui permet de les différencier. Une autre critique du constructivisme consiste à rappeler qu'il soutient que les concepts de deux formations sociales différentes sont entièrement différents et ne peuvent être comparés. Pour Jean-Michel Besnier, le constructivisme désigne d'abord « la théorie issue de Kant selon laquelle la connaissance des phénomènes résulte d'une construction effectuée par le sujet[1] ». Marie-José Avenier et Dominique Genelot (dir.). Le constructivisme en épistémologie est une théorie de la connaissance qui repose sur l'idée que notre image de la réalité, ou les notions structurant cette image, sont le produit de l'esprit humain en interaction avec cette réalité, et non le reflet exact de la réalité elle-même. Il existe différents courants de pensée constructivistes, selon les disciplines auxquelles cette approche est appliquée et selon les perspectives envisagées. 1/ Une définition liminaire et un peu d'histoire L'objet de la connaissance . De tous trois, nous apprenons que les choses ne sont pas ce qu'elles semblent être[7]. ». Vient ensuite un deuxième étage avec les idées de Von Neumann, Von Foerster, Atlan et Prigogine sur l'auto-organisation. Car l’homme cherchant, modélisant, a toujours une motivation, un but. », 2004. Cette liste est néanmoins à considérer avec précaution, parce qu'il y a très peu de liens entre l'épistémologie exposée par Thomas Hobbes au début du Léviathan et celle exposée par Emmanuel Kant dans la Critique de la raison pure. Note de lecture sur Mioara Mugur-Schächter. À cet édifice, j'ai voulu apporter des éléments supplémentaires, notamment, trois principes que sont le principe dialogique, le principe de récursion et le principe hologrammatique. C'est l'élèveve qui apprend par l'intermédiaire de ses représentations initiales. Le socio-constructivisme est centré sur l'apprenant. Le troisième principe « hologrammatique » enfin, met en évidence cet apparent paradoxe de certains systèmes où non seulement la partie est dans le tout, mais le tout est dans la partie : la totalité du patrimoine génétique est présent dans chaque cellule individuelle. Pour un esprit scientifique, toute connaissance est une réponse à une question. En 1976, Heinz von Foerster, qui, comme Gregory Bateson, avait participé aux conférences Macy, se lie au MRI à l'occasion de la deuxième conférence à la mémoire de Donald D. Jackson, au cours de laquelle il fait un exposé sur la portée des fondements du constructivisme radical sur la psychothérapie. ). Dans un deuxième temps, nous nous pencherons sur les principales avancées méthodologiques qui ont marqué la constitution du ... Cette définition de la recherche qualitative reprend deux des trois Des sciences de gestion : le positivisme et le constructivisme.recherche en management stratégique et le positionnement constructiviste revendiqué. Anthony Wilden (né en 1935) aborde des thématiques constructivistes avec sa théorie des contextes. Tout est construit, « dans la pensée scientifique, la méditation de l’objet par le sujet prend toujours la forme du projet. Peirce introduit notamment le concept d'abduction, par lequel une règle hypothétique est générée par un cas unique ou un fait surprenant. Il insiste également sur l'importance de l'action pour la cognition (« Verum ipsum factum » : « Le vrai est le faire même »). Elle est enracinée directement dans la factualité physique a-conceptuelle. Elle pourrait bien être « fausse » dans une autre société. Dans certains cas, l’institution ou la personne qui mène une recherche est aussi un acteur qui a son propre but ou intérêt et pour lequel le résultat n’est pas neutre, ce qui peut amener évidemment un biais dans l’étude. Il est possible de situer le constructivisme par rapport au behaviorisme et au cognitivisme (voir schéma au prochain cours). Ceci aboutit à des accusations de contradiction interne : en effet, si ce qui doit être considéré comme « vrai » est relatif à une société particulière, alors cette conception constructive doit elle-même n’être vraie que dans une société particulière. Tout est construit[18] ». La connaissance devient alors quelque chose que l'organisme construit dans le but de créer de l’intelligibilité dans le flux de l'expérience. ». La base est formée à partir de la théorie de l'information, de la cybernétique et de la théorie des systèmes et comporte les outils nécessaires pour une théorie de l'organisation. Jean Piaget est « la figure de proue du constructivisme et de la rupture avec les idées conventionnelles sur l’acquisition des connaissances[2] ». C’est précisément ce sens du problème qui donne la marque du véritable esprit scientifique. Piaget l'exprime ainsi : « On ne connaît un objet qu’en agissant sur lui et en le transformant[22] ». » Le problème est d'unir des notions antagonistes pour penser les processus organisateurs et créateurs dans le monde complexe de la vie et de l'histoire humaine. Dans cette double dimension, objective et construite, de la réalité sociale, une certaine primauté continue toutefois a être accordée aux structures objectives. nécessaire]. Ce dernier cherche à découvrir la manière dont la réalité sociale et les phénomènes sociaux sont « construits » c’est-à-dire la manière dont ces phénomènes sont créés, institutionnalisés et transformés en traditions. ». Par ailleurs, Paul Watzlawick note qu'« une idée, pour peu qu'on s'y accroche avec une conviction suffisante, qu'on la caresse et la berce avec soin, finira par produire sa propre réalité »[37]. Évoquant les conceptions épistémologiques issues de la physique, il titre : « Le point de vue dominant aujourd'hui : le constructivisme ». La définition de la culture stratégique Pour élaborer une définition admissible de la culture stratégique adaptée à cette étude, on doit commencer par définir la culture et la culture politique. « Le principe dialogique unit deux principes ou notions antagonistes, qui apparemment devraient se repousser l'un l'autre, mais qui sont indissociables et indispensables pour comprendre une même réalité. ». Ensemble d'attitudes, de doctrines et de méthodes qui prétendent répondre aux problèmes de la nature et du fondement des mathématiques et qui ont en commun une certaine adhésion à l'hypothèse de constructibilité. « Puisque les sens ne peuvent arrêter notre dispute, étant pleins eux-mêmes d'incertitude, il faut que ce soit la raison ; aucune raison ne s'établira sans une autre raison : nous voilà à reculons jusques à l'infini ». Considérer que la Nature est une construction sociale n’apporte pas nécessairement d’avantage politique si, en tant qu’agent politique, on se voit systématiquement coincé, marginalisé et soumis par une construction sociale. Ce détour par la construction d’un reportage nous permet d’aller un peu plus loin dans la compréhension du constructivisme en épistémologie. La construction sociale de quoi ? Le constructivisme est basé sur l'hypothèse que, en réfléchissant sur nos expériences, nous construisons notre propre vision du monde dans lequel nous vivons. (1999) Cours des UV SC 23 (Théories et méthodes d’analyse de l’action & ingénierie) et SH 12 (Anthropologie cognitive & ingénierie), UTC/SHT, Compiègne (346 p.) (nouvelle édition remaniée) COURS 5 COURS 5: LE PARADIGME CONSTRUCTIVISTE Introduction Nous avons vu, dans les cours 2 et 3, différentes … Le constructivisme est le nom de plusieurs courants survenus dans l’art, la psychologie, la philosophie, la pédagogie et les sciences sociales en général. En sciences de gestion, trois grands paradigmes sont traditionnellement distingués : le positivisme, le constructivisme et l’interprétativisme. Comme le postmodernisme, le constructivisme a été soupçonné, parfois violemment, de relativisme nihiliste, ce à quoi Edgar Morin réplique que « le fond du nihilisme contemporain, je le surmonte en disant que s'il n'existe pas de fondement de certitude à partir duquel on puisse développer une connaissance vraie, alors on peut développer une connaissance comme une symphonie. Le constructivisme, théorie de l’apprentissage, a été développé, entre autres, par Piaget, dès 1923, en réaction au behaviorisme qui, d’après lui, limitait trop l’apprentissage à l’association stimulus-réponse.L’approche constructiviste met en avant l’activité et la capacité inhérentes à chaque sujet, ce qui lui permet d’appréhender la réalité qui l’entoure. Un siècle avant la méthode de Descartes, explique Jean-Louis Le Moigne[40], Léonard de Vinci invente sur le papier le parachute, l’hélicoptère et le sous-marin. Chacun de nous produit ses propres « règles » et « modèles mentaux », que nous utilisons pour … Le philosophe allemand Hans Vaihinger (1852–1933), dans sa Philosophie des Als Ob (philosophie du « comme si »)[14], défend l'idée que nous ne pouvons percevoir que des phénomènes, à partir desquels nous construisons des modèles de pensée fictionnels auxquels nous accordons une valeur de réalité. Constructivisme/positivisme : où en sommes-nous avec cette opposition ? Cette position dépasse le réalisme scientifique tout en évitant le piège du relativisme. Rien n’est donné. Le physicien Niels Bohr a reconnu la nécessité de penser les particules physiques à la fois comme corpuscules et comme ondes. Ces disciplines, qui n'ont pas trouvé place dans la classification classique des sciences observant la nature, se voient réintégrées par le constructivisme. En outre, cela signifie que le constructivisme social peut à la fois être vrai et faux. Définition de constructivisme . Au lieu de prétendre que la connaissance puisse représenter un monde au-delà de notre expérience, toute connaissance est considérée comme un outil dans le domaine de l’expérience[2]. « La connaissance implique un sujet connaissant et n’a pas de sens ou de valeur en dehors de lui[11]» explique Jean-Louis Le Moigne qui appelle cela « l’hypothèse phénoménologique ». Blaise Pascal avait dit : « Le contraire d'une vérité n'est pas l'erreur, mais une vérité contraire » ; Bohr le traduit à la façon : « Le contraire d'une vérité triviale est une erreur stupide, mais le contraire d'une vérité profonde est toujours une autre vérité profonde. Parmi les références du constructivisme, plusieurs auteurs se sont référés à des époques différentes aux « nouvelles sciences » : Giambattista Vico et son ouvrage La scienza nuova dès 1708, Gaston Bachelard et Le nouvel esprit scientifique (1934), Herbert Simon et la nouvelle science de l'artificiel (The science of the artificial, 1969). épistémologies positivistes, le paradigme constructi- viste révèle.Mots clés : science de gestion, épistémologie, méthodologie, constructivisme, positivisme. Elle marque, « une rupture avec la notion traditionnelle selon laquelle toute connaissance humaine devrait ou pourrait s’approcher d’une représentation plus ou moins « vraie » d’une réalité indépendante ou « ontologique ». Cette épistémologie formalisée (MCR) introduit un véritable saut épistémologique : il s'agit d'une épistémologie qualitative mais formalisée, construite par des généralisations appropriées à partir de l'étude des fondements de la mécanique quantique. Le théoricien joue toujours le rôle du constructeur des discours, alors que le non-théoricien joue le rôle de sujet construit d'une façon totalement déterministe. Il s'agit de ce dont s'occupe une science, son référent désigné, par exemple l'astronomie s'occupe des astres. La réalité que nous pouvons appréhender est vue comme une représentation — « le monde est ma représentation », mais est aussi « ma volonté » selon Arthur Schopenhauer — tandis que l'objectivité se voit remplacée par une intersubjectivité. Au contraire, le constructivisme est pleinement conscient de ce que la nouvelle vision du monde est, et ne peut être que, une autre construction, une autre fiction, mais une vision utile, moins douloureuse, « je parle de la collaboration du monde extérieur et de notre esprit pour construire la réalité », « Toute connaissance acquise sur la connaissance devient un moyen de connaissance éclairant la connaissance qui a permis de l’acquérir.