franc. Hegel Collection opensource Language French. De la répartition des arbres dans un parc, de l’ordonnancement des maisons dans une rue, de l’outil bien adapté de l’ouvrier jusqu’au jugement prononcé au tribunal, il y a sans cesse autour de nous des produits de l’histoire. Parfois elles le sont ; ou, plutôt, certaines d’entre elles le sont : elles « expriment » déjà, pourrait-on dire, l’Idée — l’Idée de la liberté. franc, par J.-J. 42  Phénoménologie de l’esprit, trad. 21Mais ce n’est là que l’une de ses formes ; et dans ce cas comme dans celui de l’« esprit objectif » et de l’« esprit subjectif », il s’agit justement pour Hegel de ne pas en rester à cette forme, propre à la représentation. 10— et cette découverte constitue, elle aussi, l’un des grands mérites de Hegel21. Lorsque Hegel se réfère à l’« esprit objectif », il entend non pas s’en tenir aux « représentations collectives » caractéristiques d’un peuple à une certaine époque, mais faire ressortir ce qui, dans ses institutions, exprime déjà une « forme de vie » rationnelle : celle de la liberté. Une thèse actuelle. In: Revue Philosophique de Louvain. 35Et celles-ci ne sont pas toujours propices à une telle action. 11  Avec par exemple Manfred Riedel, dans « Objektiver Geist und praktische Philosophie », in Studien zu Hegels Rechtsphilosophie, Frankfurt, Suhrkamp, 1969, p. 11-41, ici p. 12 : le concept n’est introduit par Hegel que dans l’Encyclopédie des sciences philosophiques de 1817, lorsque Hegel présente la division systématique entre « esprit subjectif », « esprit objectif » et « esprit absolu ». Ainsi, si les trois moments que sont la conscience, la conscience de soi et la raison sont conservés, toute la partie qui concerne », La traduction en histoire et en histoire de l’art, Oskar Walzel. On rappellera en effet que, dès le début de sa carrière, Hegel critiquait des sciences qui se dénommaient déjà à son époque « sciences positives », plus particulièrement en droit : dans l’article d’Iéna intitulé « Des différentes manières de traiter du droit naturel, de sa place dans la philosophie pratique et de son rapport aux sciences positives du droit » (1802), il leur reprochait d’abord le caractère ambigu de ce qu’elles dénommaient « expérience », prenant d’ailleurs comme exemple précisément la notion de « contrainte » (Zwang)32 que privilégiera plus tard Durkheim. 1  Cf. Il convient également de garder à l’esprit l’objectif d’une intégration sociale accrue et efficace. 68  C’était, on le sait, la thèse développée par Louis Althusser, par exemple dans Pour Marx, Paris, Maspero, 1965, p. 206-210. Elle est en revanche étudiée dans les détails essentiellement dans les Principes de la philosophie du droit , dont une sous-partie, celle qui concerne l'histoire du monde, est approfondie à son tour dans les Leçons sur la philosophie de l'histoire . Wenn sich Hegel auf den « objektiven Geist » bezieht, will er nicht bei den « kollektiven Vorstellungen » stehen bleiben, die ein Volk in einer bestimmten Epoche charakterisieren, sondern dasjenige herausstellen, das in den Institutionen dieses Volkes bereits eine vernünftige « Lebensform » ausdrückt, diejenige der « Freiheit ». par H. Büchner et O. Pöggeler, Hamburg, Meiner, 1968, p. 482, trad. » (in Charles Taylor et l’interprétation de l’identité moderne, éd. Mais ici encore, il serait bien trop rapide, et erroné, de ramener simplement cette « seconde nature » — et donc, les règles, les institutions qui structurent en quelque sorte immédiatement notre vie pratique — à l’expression, ou l’objectivation, d’un « esprit » : il s’agit bien pour Hegel, comme c’était le cas pour Aristote, d’identifier, par l’étude de nos pratiques, la « vie bonne » ; et donc de faire une distinction entre celles de nos normes, et de nos institutions, qui sont justifiables par la raison, et celles qui ne le sont pas ; ce qu’une assimilation pure et simple de l’« esprit objectif » à un « esprit objectivé » ne semble pas pouvoir permettre. aussi Phénoménologie de l’esprit, TWA 3, p. 575 ; trad. ainsi, tout récemment, la discussion d’Alain Boyer dans « Le tout et ses individus, ou d’une querelle à l’autre », in Revue philosophique, n° 4/1999, p. 435-465. Et pourtant — et c’est là tout le paradoxe — elle n’est pas celle d’un « sujet » : Il faut considérer comme un grand mérite de Hegel de ne pas avoir recherché, sur ce point fondamental, l’aide de constructions métaphysiques, de ne pas avoir introduit un intellect supra-humain — à l’exemple bien connu des rationalistes — ; de ne pas s’être échappé vers un « Je général » (zu einem « allgemeinen Ich ») ou un sujet transcendantal. Myriam Bienenstock, « Qu’est-ce que l’« esprit objectif » selon Hegel ? Read this book using Google Play Books app on your PC, android, iOS devices. Les exemples pourraient être multipliés, de théories — juridiques ou politiques — qui, sous prétexte d’empirisme ou de positivité, ne reposent sur rien d’autre que sur les « représentations » les plus communes de notre époque. Le « Je » créateur du monde exalté par Dilthey est en effet celui du génie, de l’« esprit » (Geist) en tant que « génie » (genius, plutôt qu’ingenium). 16Si l’« esprit objectif » hégélien se distingue de la notion diltheyenne d’« esprit objectivé », il se distingue en effet aussi de la conception durkheimienne de « conscience collective ». Hegel, il faut le reconnaître, s’insère parfaitement dans un tel courant critique : dans sa dénonciation de la « représentation » et de la « pensée représentative », il vise en effet explicitement l’atomisme. 7Voici donc développées toutes les thèses caractéristiques de ce « holisme » que Popper dénonçait déjà, à juste titre, dans ses premiers travaux : le « sujet » individuel est hypostasié en un « sujet » collectif, doté d’une réalité égale ou, plutôt, supérieure à la sienne ; et il est présupposé que tout ce qui vaut pour l’individu, au niveau individuel, est nécessairement valable aussi au niveau collectif. », in Dans quelle mesure la philosophie est pratique, Fichte, Hegel, éd. Mais elle en ôte aussi une part importante. L'effectif et le rationnel: Hegel et l'esprit objectif - Ebook written by Jean-François Kervégan. Elles sont, en ce sens, essentiellement différentes de l’« esprit singulier » ou « personnel » : celui de l’individu humain, qui constitue la troisième ou, plutôt, la toute première des trois « formes de l’être spirituel » (Formen des geistigen Seins) : Hartmann, qui développe, sur ces trois formes, toute une doctrine des catégories, souligne fortement que même si F « esprit objectif » peut lui aussi, comme l’esprit individuel, être qualifié de « réel », seul ce dernier possède une conscience, et peut être tenu pour responsable de ses actes. par ex. ), Religion et politique dans les années de formation de Hegel, Lausanne, L’Âge d’homme, 1982, p. 62-73), qui met bien en évidence la « précocité » de Hegel comme historien. On sait que, dès les premières éla-borations de sa philosophie de l’esprit, il le rapporte à un « peuple » (Volk) et à l’« esprit » (Geist) de ce peuple — des thèses qui ont donné lieu à bien des gloses48. La virulence avec laquelle il critique celles de ces sciences qui, dans le domaine de l’« esprit objectif », croient pouvoir s’en tenir à la même démarche est tout aussi marquée, peut-être moins connue — et pourtant là aussi, comme d’ailleurs dans les pages célèbres de la préface42, il rappelle à de multiples reprises que la tâche de la philosophie est justement de ne pas s’en tenir aux « représentations », comme le font par exemple ceux qui se dénomment de « purs » historiens : ceux-ci veulent se débarrasser de la philosophie pour faire œuvre de science positive. 311-314. L'effectif et le rationnel : Hegel et l'esprit objectif. W. Dilthey, L’édification du monde historique dans les sciences de l’esprit [1910], trad. Ce que l’esprit manifeste aujourd’hui de son caractère dans son expression vitale constitue demain, quand il s’offre à nous, de l’histoire. Hegel et l’esprit objectif. When Hegel refers to an « objective spirit », he does not limit himself to the « collective representations » characteristic of a people at a certain time, but he wants to bring out that which, in the institutions of that people, already expresses a rational « form of life » : that of « freedom ». Le même point pourrait bien sûr être souligné à propos de l’approche de Hegel. 23Ce qui suscite aujourd’hui la comparaison des institutions à un langage, ou aux pratiques qui seraient incorporées dans un langage, c’est sans doute d’abord la critique de l’atomisme, cette approche privilégiée par tous ceux qui pensèrent pouvoir expliquer le langage et peut-être même, avec lui, toute notre vie mentale de façon atomiste, par le rapport entre, d’une part, des signes indépendants l’un de l’autre (et, au-delà, des représentations), et d’autre part des choses, des parties du monde. Il est bien possible de se demander si la démarche de Dilthey permet de rendre compte de cette différence entre ce qui est présent et vivant, et ce qui n’appartient plus qu’au passé — ou en d’autres termes de rendre compte, avec cette distinction entre passé et présent, justement de ce qui est historique : comment serait-il donc possible de rendre compte en effet, dans l’approche de Dilthey, de la différence entre une cathédrale visitée en touriste et une cathédrale utilisée comme un lieu de culte ; ou encore entre le palais d’une monarchie qui n’existe plus et le même palais, utilisé aujourd’hui comme palais de justice ? Qu’il soit possible de comprendre cette connexion ; qu’une telle compréhension soit déjà, par elle-même, un pas vers la liberté — un pas essentiellement théorique, qui n’est certes pas suffisant, mais tout de même très important, et le seul que peut faire le philosophe en tant que philosophe : voilà qui constitue sans doute tout l’« idéalisme » de Hegel. 22  Cf. PDF: Philosophie de l'Esprit, traduit par A.Vêra: - Tome 1 (1867, 20MB) - Tome 2 (1869, 22.9MB) §194 Nbg.Enc.1812 [] … Philosophical papers, 2, Cambridge, Cambridge University Press, 1985, dont certains ont été traduits en français dans La liberté des modernes, Paris, PUF, 1997. La différence entre les deux textes n'est pas absolue, car la « petite » 24  N. Hartmann, Das Problem des geistigen Seins [voir ci-dessus, p. 104, n. 4], par ex. 28Et il serait, me semble-t-il, erroné de chercher à mettre un nom, ici, sur la découverte de Hegel ; comme s’il y avait là un phénomène, ou une réalité — celle de la religion, par exemple, ou du droit — dont l’observation aurait conduit Hegel à sa philosophie. La philosophie de l’esprit, 1803-1804, trad. Puisque le temps avance, nous sommes entourés par des ruines romaines, des cathédrales, par les châteaux de la monarchie. 3C’est dans des textes de jeunesse de Hegel et, plus précisément, dans ceux qui traitent de l’histoire de la religion — la Vie de Jésus (1795), et surtout l’Esprit du christianisme et son destin (1795-1799) — que Dilthey crut déceler les origines du concept d’« esprit objectif » ; même si, soulignons-le dès ce point11, le terme même d’« esprit objectif » n’apparaît encore nulle part dans de tels textes : La façon dont Hegel procède dans cette partie-ci de son histoire religieuse [celle qui traite du destin de la communauté chrétienne fondée par Jésus], écrit pourtant Dilthey dans L’histoire de la jeunesse de Hegel (Die Jugenageschichte Hegels)12, fait ressortir [...] deux des fondements essentiels de sa conception de l’histoire. Cf. franc. 9Dans son ouvrage sur l’idéalisme allemand, Hartmann soulignait aussi que le concept d’« esprit objectif » n’est pas, chez Hegel, un produit du système, d’une volonté de systématisation. Nous préciserons la distinction avec des analyses comme celle, plus « sociologique », de Durkheim ; en montrant que Hegel entend non pas s’en tenir, comme celui-ci, à la « conscience collective » ou aux « représentations collectives » caractéristiques d’une société et d’une époque, mais faire ressortir ce qui, dans la manière dont notre société est aujourd’hui historiquement organisée, exprime déjà une « forme de vie »10 rationnelle : celle de la liberté. Dans Le problème de l’être spirituel (1933), Hartmann marque ses distances par rapport à Hegel — contrairement à ce qu’il avait fait dans son ouvrage de 1929 sur l’idéalisme allemand : il critique l’« énorme optimisme » historique qui aurait conduit Hegel à substantialiser l’esprit objectif, et à élaborer toute une « métaphysique de l’esprit »26. Ce n’est pourtant pas tant à Fichte lui-même que l’on pensera en lisant les lignes de Dilthey, mais plutôt à une ligne d’interprétation bien déterminée de Fichte : celle-là même selon laquelle — pour reprendre ici une expression de Gadamer dans Vérité et méthode13 — Fichte aurait élevé « le point de vue du génie et de la production géniale à un point de vue transcendantal universel ». franc., Théorie de l’agir communicationnel, Paris, Fayard, 1987, p. 390-402. Teil : Hegel, Berlin und Leipzig, de Gruyter, 1929, vol. L'anthropologie se déploie trois moments : Il importe de distinguer deux Phénoménologies de l'esprit, Kervégan, p. 92 s.). Ce sont des individus — le législateur, ou un prince ; ou encore parfois un grand homme comme Napoléon — qui peuvent et doivent, dans certaines situations, édicter des lois : donner à leur peuple un Code de lois. ESPRIT OBJECTIF ET ESPRIT ABSOLU CHEZ HEGEL THESE Pour obtenir le grade de DOCTEUR DE L’UNIVERSITE DE POITIERS Discipline : Philosophie Présentée et soutenue par BOUCOUNTA SEYE Sous la direction de Jean Louis Vieillard-Baron Jean Louis Vieillard-BARON, professeur, Université de Poitiers franc, par Hervé Rousseau, Paris, Pion, 1956, p. 146 s. 5 « Dilthey [...] tries to salvage the penetrating interpretation of historical forms while jettisoning the claims of the System to reach completion in a manifestation of rational necessity... », in C. Taylor, Hegel, Cambridge, UP, 1975, p. 538. sur ce point Franz Wieacker, Privatrechtsgeschichte der Neuzeit, 2e éd., Gôttingen, Vandenhoek & Ruprecht, 1967, p. 328, 330, 333. ici G. W. F. Hegel, Le premier système. l'Encyclopédie des sciences philosophiques. J.-P. Lefebvre, p. 247 — ici dans la trad. 27Penser ici à l’économie et, plus particulièrement, au phénomène de la division du travail, dont Hegel aurait « découvert » le caractère contraignant, ou aliénant serait, me semble-t-il, plus erroné encore que de penser au langage, et d’ailleurs tout à fait anachronique. L’esprit objectif, l’unité de l’histoire [voir ci-dessus, p. 120, n. 1], p. 99-112. « Qu’est-ce que l’« esprit objectif » selon Hegel ? 19Mais elle n’est pas non plus hégélienne37 — parce que pour Hegel, l’« esprit objectif » n’est pas simplement fait de « représentations », qu’elles soient individuelles ou collectives. Parmi ses publications récentes, citons son édition du Premier Système de Hegel, PUR, « Épiméthée », 1999 ; et deux ouvrages collectifs sous sa direction : Dans quelle mesure la philosophie est pratique : Fichte, Hegel (éd. l'Encyclopédie des sciences philosophiques. franc, par B. Bourgeois, Des manières de traiter scientifiquement du droit naturel, Paris, Vrin, 1972, p. 99. tout particulièrement, bien sûr, les excellents travaux de Bernard Bourgeois, par ex. », Revue germanique internationale, 15 | 2001, 103-126. Cf. Robert Pippin. 31  Pour ce qui concerne l’acception à donner au terme si vague de « positivisme », cf. cit. Selon Dilthey, dont Gadamer s’inspire visiblement dans sa reconstruction, Hegel ferait partie d’un tel mouvement intellectuel. QUANTITÉ. Mais il ne les a pas non plus « abstraites de l’expérience » pour, ensuite, les ériger « en quelque chose d’universel ». Certes, dans la philosophie hégélienne de la maturité, l’« esprit objectif » comprend bien aussi ce que Hegel dénomme une vie éthique immédiate : cette « seconde nature », faite d’habitudes ou de coutumes, de normes toujours déjà suivies, qu’il décrivit en s’inspirant d’Aristote. par ex. Le jugement infini comme infini serait l’achèvement de la vie se saisissant soi-même, tandis que la conscience de cette même vie qui demeure dans la représentation se comporte comme pisser. Tant l’« esprit objectif » que F « esprit objectivé » sont des formations supra-individuelles. sous la dir. Il faut tenir compte des institutions existantes. Quant aux politiques, que dire par exemple de la représentation qu’ils se font du peuple lui-même, et de ses volontés ? Sans traiter de la question — qui ne nous concerne pas ici — de savoir si une telle interprétation est ou non fidèle à Kant, nous noterons pourtant que la démarche de Durkheim semble bien être très proche de ces thèses, du moins par certains traits caractéristiques, comme le rôle qu’elle fait jouer à la notion de « représentations collectives » et, plus largement, de « conscience collective » : « La vie collective, comme la vie mentale de l’individu, est faite de représentations... »,n’hésitait pas à proclamer Durkheim35. Esprit objectif et esprit absolu chez Hegel by Boucounta Seye. Ainsi, pour n’évoquer ici que la difficulté la plus évidente, ce sont toutes les propriétés d’un sujet individuel que, dans le passage de l’Histoire de la jeunesse de Hegel cité ci-dessus, Dilthey accorde à la communauté chrétienne : il lui accorde non pas seulement un pouvoir de création, mais la conscience — une « conscience unitaire » — et la capacité d’agir, d’agir en commun. Kervégan, p. 237. Or, s’il existe de nombreuses analyses de l’Esprit objectif, aussi bien en allemand qu’en anglais ou en français, peu de textes ont osé s’affronter à la notion même d’objectivité chez Hegel indépendamment de l’Esprit objectif, à la notable exception peut-être de Ernst Bloch qui, dans Sujet-Objet. La dernière modification de cette page a été faite le 27 décembre 2018 à 16:30. Comme nous tenterons de le montrer dans les pages qui suivent, cette notion trouve en effet son origine dans les recherches de Hegel sur le devenir-positif d’une religion, ou des lois qui structurent notre vie : en comprendre le sens, c’est comprendre aussi ce qu’est, ou plutôt ce que devrait être, pour Hegel, une démarche d’historien. 46  Encyclopédie des sciences philosophiques, t. I, « Concept préliminaire », § 20, trad. La question est à nouveau posée aujourd’hui, aussi bien en France que dans les pays de langue anglaise : dans la discussion de l’œuvre du philosophe canadien Charles Taylor1, par exemple, mais aussi dans le débat, toujours actuel, sur la validité de l’« individualisme méthodologique », naguère défendu par des auteurs comme F. A. von Hayek, ou K. Popper2. UN-2. Mais nous n’examinerons pas ici en détail — parce que ceci fut déjà fort bien fait57 –la façon dont Hegel, reprenant l’opposition courante à l’époque des Lumières du « naturel », ou « rationnel », à l’« historique », dit « positif », souligne l’immanence du dernier au premier, d’abord et avant tout dans la religion, puis dans bien d’autres phénomènes de la vie des hommes ; et s’engage ainsi dans une étude de cette « vie », conçue comme une totalité. Ce n’est qu’après s’être créé de nombreux besoins et une fois que l’acquisition de ces besoins se trouve étroitement liée à leur satisfaction, que les hommes ont été capables d’établir des lois. 3. 60  Cf. 4  Karl R. Popper, Misère de l’historicisme, trad. Réponse à Vincent Descombes », p. 369-373). sur ce point T. Viehweg dans l’article intitulé « Positivismus und Jurispru-denz », in Positivismus im 19. Son ambition est de comprendre ce qu'il en est de l'équation de l'effectif et du rationnel posée par les Principes de la philosophie du droit. IV, 5e éd., Stuttgart, Teubner, 1959, p. 171. Il fait, de F « esprit objectif » hégélien, un « esprit objectivé », allant même jusqu’à écrire que. Critiquant non pas tant l’attention portée à l’empirique, l’observation de données des sens qui se présentent à nous comme extérieures les unes aux autres que, plutôt, la prétention de ceux qui croient pouvoir s’en tenir là, il souligne aussi que dans l’observation elle-même, ils dépendent du langage, et de ses déterminations. Une telle réalité n’est pas elle-même de l’ordre de la conscience — d’un « sujet » conçu comme sujet conscient ; et il serait tout aussi insatisfaisant de la rapporter, comme le fait Dilthey, et comme le faisait d’ailleurs aussi le jeune Hegel, à la « vie » (Leben), la « vie » de l’homme dans sa totalité ; tant il est vrai que, par la notion de « vie », on ne rend pas compte de la caractéristique marquante des phénomènes étudiés : leur extériorité, leur indépendance par rapport aux individus — le fait même que de tels phénomènes semblent s’imposer aux individus, indépendamment de leur volonté. « Points », 1969, par ex. Qu’est-ce que l’« esprit objectif » selon Hegel ? Dans l’article présent, nous reviendrons d’abord sur l’assimilation, si commune aujourd’hui, de l’« esprit objectif » à un « esprit objectivé » : nous reprendrons l’analyse de Hartmann pour faire ressortir la différence d’approche, fondamentale, entre la façon propre à Dilthey de concevoir les phénomènes sociaux et politiques, et la démarche de Hegel. Nous disposons en revanche d'une matière abondante répartie sur les trois cours que constituent : Dernière modification le 27 décembre 2018, à 16:30, https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Philosophie_de_l%27esprit_(Hegel)&oldid=155163141, licence Creative Commons attribution, partage dans les mêmes conditions, comment citer les auteurs et mentionner la licence. franc, par T. Mar-chaisse, L’homme spéculaire, Paris, Seuil, 1990 — partie, le chap. Rosat, Paris, Aubier, 1991, le chapitre portant sur « la théorie de l’esprit objectif » (chap. sur ce point R. Vierhaus, « Montesquieu in Deutschland. 55  Contrairement à ce qu’écrit, par exemple, Vincent Descombes dans « Pourquoi les sciences morales ne sont-elles pas des sciences naturelles ? Hegel est parfaitement conscient du fait que le langage trompe : parfois il dit des choses correctes, exprimant même un esprit tout à fait « spéculatif », parfois au contraire — en fait, la plupart du temps — ce n’est pas le cas. Encore faut-il ne pas faire de contresens sur ce que lui apporta cette étude : après tout, pour comprendre ce qui frappa un auteur comme une découverte, il faut d’abord tenir compte de ce qui, pour lui (et peut-être non plus pour nous aujourd’hui), allait de soi. Certes, le rapprochement que l’on établit parfois entre Hegel et Durkheim n’est pas totalement dépourvu de fondements. Parution le 18/08/2010 Livre papier. De telles œuvres ne sont pas supra-historiques : elles peuvent être détruites, par exemple ; et elles ont aussi une histoire. Ce qui semble désormais surtout l’intéresser, c’est … Jean-François Kervégan: L’effectif et le rationnel. Boucounta Seye, Esprit objectif et esprit absolu chez Hegel, Poitiers, 2007. Allerdings wird der Begriff heute vielfach mit der Idée des « objektivierten Geistes » assimiliert, der nicht von Hegel stammt, sondern auf Dilthey zurückgeht. Richard Rorty, Philosophy and the Mirror of Nature [1979], trad. Français Esprit objectif et esprit absolu chez Hegel. Au « holisme » ontologique et méthodologique s’ajoute alors aussi un « holisme » politique ou encore, comme on préfère parfois le dire aujourd’hui, un collectivisme : celui-là même, qui conduisit les premiers romantiques allemands au nationalisme. l'esprit II, par ex. Ce fut plutôt celle de phénomènes intrinsèquement liés à l’épanouissement de la modernité, et à ce que Hegel en vint à considérer comme fondamental à celle-ci, à savoir le principe de « particularité » — la reconnaissance des droits de la « subjectivité ».