Pour lui, si ces chercheursaccordent une importance suprême à ces substances, c’est simplement qu’ils onttransféré leur intérêt matériel dans leur intérêt physique – qu’ils ontautrement dit essentialisé la valeur monétaire de ces substances. Bachelard s’arrête ici sur un obstacle plusimportant pour la science moderne que les précédents : la confusion entreles principes physiques et les principes biologiques se maintient, au moment oùl’auteur écrit, à travers le concept psychanalytique de libido. Au lieu destimuler les esprits, il les contraint pour continuer à être validé. Bachelard rejette un présupposé constitutif del’esprit pré-scientifique – l’idée selon laquelle la nature serait une etparfaite. La preuve suprême quel’attitude substantialiste bloquait l’esprit scientifique est qu’elle suscitaitun grand nombre de métaphores et accolait un grand nombre de qualificatifs àchaque substance – le travail du scientifique, selon Bachelard, est justementd’annihiler les métaphores et de ne garder que le qualificatif le plus juste. Bachelard propose de faire, aucours de son ouvrage, un inventaire plus précis des nombreux obstacles que peutrencontrer l’esprit scientifique. Année académique. Bachelard veut prouver non seulementque c’est justement en s’éloignant du concret que la science trouve sonefficacité (Bachelard qualifie les données empiriques d’obstacles pour letravail scientifique), mais aussi que la finalité de la science est peut-êtretout le temps et depuis toujours l’abstraction. L’obstacle le plus commun, obstacleprimordial, est l’opinion, qui selon Bachelard ne relève pas de la pensée mais« traduit des besoins en connaissances ». Exp�dition sous 24h. Gaston Bachelard. Bachelard veut prouver non seulement que c'est justement en s'éloignant du concret que la science trouve son efficacité (Bachelard qualifie les données empiriques d'obstacles pour le travail scientifique), mais aussi que la finalité de la science est peut-être tout le temps et depuis toujours l'abstraction. Ses deux ouvrages de 1938, La Psychanalyse du feu et La Formation de l'esprit scientifique, introduisent la psychanalyse dans sa pensée. Cette tendance postule que la vie est le principe organisateur detoutes choses, et qu’elle se propagerait « non seulement de générations engénérations, le long de l’axe du temps, mais aussi dans l’espace, comme unepuissance physique ». Bachelard raille quelque peu cesconsidérations qui, à défaut d’expliquer un phénomène complexe, accepte lesraisons les plus naïves ou magiques, tant qu’elles s’accordent avec la vision généraled’une nature unifiée. Il montre quelles théories naïves cettetendance a engendrées ; elle est par exemple à l’origine des débats interminablesdes penseurs du XVIII, Bachelard critique dans ce chapitre l’illusionanimiste. L’animisme a pourconséquence directe, comme le montre Bachelard, de renverser les moyensd’explication : les pré-scientifiques du XVIIIe siècle avaienttendance à expliquer les phénomènes physiques à partir des phénomènesbiologiques (par exemple on essayait de comprendre la nature de l’électricitéen la rapprochant de fonctions physiologiques vaguement similaires comme lepouls), alors qu’il semble évident, dans une logique scientifique moderne, queseule l’opération inverse est fructueuse. En bref, Bachelard rappelle que cen’est pas parce qu’on fait un effort d’abstraction qu’on entre forcément dansle domaine scientifique. La formation de l’esprit scientifique est un ouvrage dans lequel Gaston Bachelard montre comment la science n’a pu naître qu’au XIXe siècle. Université. Matière. Bachelard s’arrête ici sur un obstacle plusimportant pour la science moderne que les précédents : la confusion entreles principes physiques et les principes biologiques se maintient, au moment oùl’auteur écrit, à travers le concept psychanalytique de libido. La formation de l'esprit scientifique La bibliothèque d'ActuaLitté. Il montre quelles théories naïves cettetendance a engendrées ; elle est par exemple à l’origine des débats interminablesdes penseurs du XVIIIe siècle autour de l’eau, les uns défendantl’idée que c’est une substance douce, les autres une substance dure. Jung, de Marie Bonaparte, de Françoise Dolto et de Charles Baudouin que de Freud lui-même. Dans ce cadre, on nepeut pas penser scientifiquement, c’est-à-dire pour Bachelard on ne peut paspenser du tout. Selon ce postulat, la vie ne se limite donc pas àl’être, elle a une existence supérieure et directrice. En ce sens, il précise d’emblée que la penséescientifique s’est déployée en trois temps – l’état pré-scientifique (del’antiquité classique au XVIII, L’obstacle le plus commun, obstacleprimordial, est l’opinion, qui selon Bachelard ne relève pas de la pensée mais«, Bachelard s’en prend maintenant à la tendancesubstantialiste de la pré-science. Il s'agit de combattre les obstacles épistémologiques qui entravent l'esprit rationnel. En celail se positionne contre un reproche courant qu’on fait à la science : ellene traiterait pas du réel, mais d’une représentation diminuée du réel. Il constate ainsi dans les écrits pré-scientifiques une fascinationdémesurée pour l’estomac et les excréments. En comparant les textes et usagesscientifiques farfelus de l’ère pré-scientifique et ceux rigoureux de l’èremoderne, Bachelard démontre que la science ne peut décemment pas, comme leprescrit l’opinion commune, se constituer en accord avec la nature – enadoptant cette attitude on se laisse duper par l’erreur empirique, on estenglués dans les faits, on se perd dans les images, les analogies, lesmétaphores, et on n’accède jamais au savoir. Bachelard, La formation de l'esprit scientifique par Admin le Mar 11 Oct - 13:14 On a dit souvent qu'une hypothèse scientifique qui ne peut se heurter à aucune contradiction n'est … Dans les deux cas, un facteur reste néanmoins commun : les meilleurs prix du web spécial , c'est sur notre site d'achat en ligne que vous les trouvez ! » S’il nie l’application du concept de libido sur celui denature (n’est-ce pas d’ailleurs car il nie d’emblée le concept de nature telque circonscrit par les pré-scientifiques ? L’objectif de la recherche transnationale est de comprendre3». Il invite au bout du compte lesprofesseurs à prendre en compte cette influence dans le temps de l’éducation. L’animisme a pourconséquence directe, comme le montre Bachelard, de renverser les moyensd’explication : les pré-scientifiques du XVIII, Inscrivez-vous pour trouver des essaia sur Résumé >, Politique de confidentialité - Californie (USA). L’opinion est en effet une idée partielle et partiale autrement dit incomplète et subjective. Dans ce cas, il y a vraiment unsavoir, mais ce savoir ne se veut plus créateur, il est normatif. Cette fascination toutefoisn’entraîne pas chez le penseur un regain de rigueur. Il auraitsuffi, pour clore le débat, de synthétiser un peu : l’eau a un effet douxou un effet dur selon ce qu’on met en contact avec elle. La formation de l'esprit scientifique est un ouvrage de Gaston Bachelard. Find books Cette tendance postule que la vie est le principe organisateur detoutes choses, et qu’elle se propagerait « non seulement de générations engénérations, le long de l’axe du temps, mais aussi dans l’espace, comme unepuissance physique ». Résumé du document L'esprit scientifique est donc l'attitude à adopter afin d'accéder à la science, nous permettant en fait de tendre vers la vérité et d'être en adéquation avec le réel. Résumé de l'exposé. Après la tentation du particulier, Bachelarddénonce la tentation du général. ), Bachelard ne semble pas rejeterle concept de libido en général. En ce sens, il précise d’emblée que la penséescientifique s’est déployée en trois temps – l’état pré-scientifique (del’antiquité classique au XVIIIe siècle), l’état scientifique (duXVIIIe siècle au début du XXe siècle) et le nouvel espritscientifique à partir de 1905 – et que chaque passage d’un état à un autre afait aller la pensée vers davantage d’abstraction. En effet, il relève,notamment dans les textes d’alchimistes, des rêveries systématiques autour del’essence des pierres précieuses ou de l’or. Ici entre en jeu la vive tentationdu particulier, du piquant et de l’anecdotique. Contribution à une psychanalyse de la connaissance, La formation de l'esprit scientifique, Gaston Bachelard, Vrin. Ainsi Bachelard organise son texte en deux parties séparées comme on peut l'observer par les crochets qui contiennent les points de suspension. Cette fascination toutefoisn’entraîne pas chez le penseur un regain de rigueur. L’universel met les détails à part, l’objectif les recherche avecobstination. Si l’on veutconstituer une science, on ne peut pas travailler sur l’opinion, la rectifierpour la rendre plus riche, on ne peut que la détruire absolument. Bachelard y propose une analyse de la transition entre l'esprit « préscientifique » et l'esprit « scientifique » au tournant des XVIII et XIX siècles. La formation de l'esprit scientifique, Bachelard La science dans son besoin d'achèvement comme dans son principe s'oppose absolument à l'opinion. Selon ce postulat, la vie ne se limite donc pas àl’être, elle a une existence supérieure et directrice. Il constateque, dès lors qu’une recherche quelle qu’elle soit dure, on vient à « ensexualiser, d’une manière plus ou moins sourde, le principe et lespéripéties. Bachelard compte aussi parmi les obstaclesl’obstacle pédagogique. . En comparant les textes et usagesscientifiques farfelus de l’ère pré-scientifique et ceux rigoureux de l’èremoderne, Bachelard démontre que la science ne peut décemment pas, comme leprescrit l’opinion commune, se constituer en accord avec la nature – enadoptant cette attitude on se laisse duper par l’erreur empirique, on estenglués dans les faits, on se perd dans les images, les analogies, lesmétaphores, et on n’accède jamais au savoir. Bachelard établit d'abord les conditions de la connaissance scientifique. Livraison chez vous ou en magasin et - 5% … Bachelard raille quelque peu cesconsidérations qui, à défaut d’expliquer un phénomène complexe, accepte lesraisons les plus naïves ou magiques, tant qu’elles s’accordent avec la vision généraled’une nature unifiée. Bachelard considère qu’il faut observer leproblème de la connaissance scientifique en fonction des obstacles qu’ellerencontre, et plus particulièrement des obstacles proprement épistémologiques –c’est-à-dire des obstacles internes à la science (par opposition aux obstaclesexternes, comme les limites des sens et de l’intelligence humaine ou l’opacitédes phénomènes). Sorbonne Université. Il note que les pré-scientifiquesgénéralement, dès lors qu’ils cherchent à décrire les différentes substances,donnent leurs qualités comme essentielles, alors que, comme le préciseBachelard, toute qualité est relation. Troisième obstacle, les « têtes bienfaites », c’est-à-dire les scientifiques qui ont une réelle connaissance,une solide formation dans le domaine mais qui n’ont pas le tempéramentscientifique, ne sont pas aptes à mettre la science en branle pour la faire avancer :cela est trop coûteux pour leurs confortables préjugés d’écoliers. ), Bachelard ne semble pas rejeterle concept de libido en général. Cette tendance postule que la vie est le principe organisateur detoutes choses, et qu’elle se propagerait « non seulement de générations engénérations, le long de l’axe du temps, mais aussi dans l’espace, comme unepuissance physique ». Il montre quelles théories naïves cettetendance a engendrées ; elle est par exemple à l’origine des débats interminablesdes penseurs du XVIII, Bachelard critique dans ce chapitre l’illusionanimiste. De même, une expérience qui ne rectifie aucune erreur, qui est platement vraie, sans débat, à quoi sert-elle ? Il invite au bout du compte lesprofesseurs à prendre en compte cette influence dans le temps de l’éducation. L'originalité de l'ouvrage \"La formation de l'esprit scientifique\" provient du fait qu'il insiste sur les conditions psychologiques propices à la formation de l'esprit scientifique mais aussi du fait qu'il présente les conditions propices à son dépérissement. L’animisme a pourconséquence directe, comme le montre Bachelard, de renverser les moyensd’explication : les pré-scientifiques du XVIIIe siècle avaienttendance à expliquer les phénomènes physiques à partir des phénomènesbiologiques (par exemple on essayait de comprendre la nature de l’électricitéen la rapprochant de fonctions physiologiques vaguement similaires comme lepouls), alors qu’il semble évident, dans une logique scientifique moderne, queseule l’opération inverse est fructueuse. Bachelard remarqueque leur rapport à la matière est un rapport avare. Fnac : Contribution à une psychanalyse de la connaissance, La formation de l'esprit scientifique, Gaston Bachelard, Vrin". Fnac : Contribution à une psychanalyse de la connaissance, La formation de l'esprit scientifique, Gaston Bachelard, Vrin". BACHELARD, La formation de l’esprit scientifique (J’ai eu 15 : D) Platon nous donne cette définition de l’opinion: « quelque chose d’intermédiaire entre l’ignorance et le savoir ». Bachelard critique dans ce chapitre l’illusionanimiste. Au lieu destimuler les esprits, il les contraint pour continuer à être validé. Il faut y faire une place au savoirscientifique au détriment du savoir empirique. À chaque état historiquecorrespond en effet une disposition d’esprit et un goût précis : pour lepremier, l’état concret, où l’esprit est dirigé par une curiosité ingénue pourla nature ; pour le second, l’état concret-abstrait, où l’esprit sansmettre à part les données empiriques passe à des conceptionsgéométriques ; pour le troisième, l’état strictement abstrait, « oùl’esprit entreprend des informations volontairement soustraites à l’intuitionde l’espace réel, volontairement détachées de l’expérience immédiate et même enpolémique ouverte avec la réalité première, toujours impure, toujoursinforme ». Ici entre en jeu la vive tentationdu particulier, du piquant et de l’anecdotique.

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